Les courses de hors bord sur le site de la Pierre Percée
Les années d’après-guerre suscitent auprès des populations, des envies de se divertir.
Les années d’après guerre suscitent auprès des populations, des envies de se divertir : un des loisirs qui se développe beaucoup durant cette période en est les courses de hors-bord sur de nombreux plans d’eau, notamment en France. Le site du village de la Pierre Percée, en bordure de Loire est choisi pour l’organisation de courses à partir des années 1955 : ces courses perdureront jusque dans les années 1961, et attireront beaucoup de monde. La proximité d’une grande ville comme Nantes y est aussi pour quelque chose dans l’attrait des animations des bords de Loire.
A cette occasion, l’association du patrimoine de la Chapelle Basse Mer et Barbechat, s’est intéressée à ces événements sportifs et festifs d’après-guerre, et a rencontré un des pilotes chevronnés de ces courses de hors-bord de l’époque. Pierre GALLON et Hugues ROY se sont rendus au mois de juillet 2019, à Méan-Penhouët, commune près de Saint-Nazaire y rencontrer M. Claude LAMANDE, qui nous a livré ses souvenirs et ses impressions de pilote de hors bord :
Les courses de hors-bord en 1961 à la Pierre Percée
« En 1955, je dispute la première course de hors-bord de la Pierre-Percée, sur ce magnifique plan d’eau de la Loire : j’avais 25 ans à l’époque et je disposais de peu de moyens par rapport à d’autres pilotes plus expérimentés, comme messieurs DE SANTIS, Francis BONNEAU, M.BOIREAU, mais cela reste de fabuleux souvenirs. Les courses de hors-bord sur le site de la Pierre-Percée se passaient pendant les mois d’été, c’est-à-dire en juillet, août, voire septembre, et attiraient beaucoup de spectateurs positionnés sur les rives des bords de Loire. Le spectacle et l’ambiance y étaient remarquables : les courses étaient payantes pour les spectateurs, et nous en tant que pilotes touchions des primes qui nous permettaient de nous rembourser de nos frais de déplacements ainsi que des coûts d’entretien de nos bateaux et de l’achat des carburants.
Nous construisions nous-mêmes nos coques de bateaux, des coques Riva à « redans », en contreplaqué fin, recouvertes de peintures et de finitions en vernies : nos bateaux étaient équipés durant de nombreuses années après-guerre, de moteurs récupérés sur les péniches du débarquement : les courses de hors-bord, notamment sur la Loire, dégageaient une odeur particulière, c’est-à-dire un mélange entre l’odeur caractéristique de l’eau de la Loire et les odeurs des moteurs de bateaux, alimentés avec un mélange de méthanol et d’huile de ricin.
Les bateaux pouvaient monter jusqu'à 150 km/h : en 1964, le record a même été porté à 168 km/h à Berlin, en Allemagne, par Pierre Hennes dont le bateau avait été construit par un certain... Claude Lamandé ! Champion de France. En 1968, c'est la consécration : Claude Lamandé devient champion de France, dans la catégorie 350 cc sur l'étang du Grand Gournava, à Pleucadeuc près de Vannes.
La course de hors-bord de la Pierre Percée faisait partie des courses du championnat de France : c’est dire si le niveau des pilotes et des bateaux était de grande qualité. Les champions de l’époque étaient toulousains et parisiens : Pierre HENNES, Guy BARACHET . Mon bateau portait le numéro 37 : c’est grâce à mon père et surtout à mon oncle monsieur LABOUR, que j’ai pu construire mes bateaux , et disputer des courses dans toute la France. Chacun des constructeurs et mécaniciens des moteurs possédaient des secrets dans la révision des moteurs avant chaque course ».
Exposition du hors-bord de M. Lamandé lors de Débord de Loire 2023 à la Pierre Percée
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