Le viaduc ou "pont Têtedoie"
Le bourg de La Chapelle Basse-Mer s’est initialement structuré autour d’une voie principale, orientée d’Est en Ouest, constituée par l’alignement de la rue du Grand Puits, la place de l’Eglise et la rue du Calvaire. Le bourg occupe un site défensif naturel, protégé sur son flanc Nord (côté Loire) par le ravin du Pont-Fresneau.
Une contrainte géographique
Le bourg est allongé, en surplomb de ce ravin parallèle à la Loire qui forme un fossé défensif naturel. Les principales rues anciennes ne peuvent que le longer et le fuir vers le Sud, mais ne peuvent pas le franchir. Seules, la rue des Forges et celle du Pont-Fresneau, petites rues étroites et pentues, descendent dans le ravin. Elles s’y rejoignent pour le franchir et gravir l’autre flanc encore plus raide. Ce dispositif géographique aurait pu permettre aux habitants de fortifier aisément le site au nord, même si aucune mention d’une telle fortification n'ait été retrouvée dans les archives.
Vue générale avant 1932 : le viaduc n'existe pas
La tannerie avant 1932 : le viaduc n'existe pas
A partir de 1846, les « vœux exprimés » (Echo paroissial n°332 du 11 juin 1933) réclament un pont pour relier le bourg aux villages du coteau et à la vallée. Toutefois, la priorité est donnée à l’époque à la construction de la Levée, afin de protéger la vallée, ses récoltes, ses maisons et habitants des débordements du fleuve. Ainsi, les habitants et leurs bêtes continuent pendant plusieurs décennies de passer par « le vieux chemin descendant rapidement, puis montant raide à la rue du Pont-Fresneau ».
Les élus municipaux, conscients des difficultés à franchir la coulée par l’antique chemin pour rejoindre le chemin vers Saint- Simon, décident vers 1880 de construire une route qui contourne la difficulté. On prolonge alors la rue du Pont-Fresneau par l’Est en faisant une boucle, puis avec un petit pont pour franchir le ruisseau de la Tannerie et revenir par l’autre flanc
vers l’Ouest pour rejoindre le village des Rochelles. Ces travaux font partie de la construction d’une route reliant le bourg de la Chapelle à Saint-Simon.
Avant-projet du viaduc. Premières esquisses sur le cadastre napoléonnien
Avant-projet du viaduc. On comprend mieux ces jardinets actuels avec un angle étrange devant les maisons du milieu de la rue...
La construction du pont
Au début des années 1920, le ravin n’est plus considéré comme un moyen de défense mais plutôt comme un obstacle naturel. Les conseils municipaux prennent la décision de la construction d’un pont, qui sera réalisé selon la dernière technique de l’époque, en ciment armé. Sa voie d’accès est établie en haut de la vieille rue du Pont- Fresneau et son tracé part tout droit vers le viaduc et le village des Rochelles.Dès 1923, la préfecture demande l’étude du franchissement de la coulée. Il faut 10 ans pour sa réalisation. La plus grosse difficulté est d’obtenir l’accord des propriétaires pour l’achat des terrains nécessaires à la route d’accès qui doit traverser les jardins des maisons situées dans la rue du Pont Fresneau côté Est.Le 7 février 1932, le Conseil municipal s’engage à contribuer aux travaux du futur viaduc à concurrence de 30% du coût global. Le 5 mai 1932, le Conseil municipal décide de faire un emprunt sur 30 ans auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations. Le 19 juin 1932, le Conseil municipal valide le projet de tracé du pont.
1933 : le viaduc sera bientôt terminé. Des passants curieux, les étais sont encore en place
1933 : le viaduc est terminé. Les étais démontés, le chantier se termine avant l'inauguration
Le 28 août 1932, le Conseil municipal accepte les conditions de cession des terrains par les propriétaires concernés. Les travaux commencent dans les semaines qui suivent.
L'inauguration du pont
Le 11 juin 1933, le pont est inauguré par le représentant du Préfet de Loire- Atlantique et d'Auguste Têtedoie, maire de la commune, en présence des sénateurs Linyer, Dion et François-Saint- Maur, des députés de la Ferronays, Le Cour Grandmaison, et des ingénieurs et ouvriers qui ont travaillé sur la construction.
Le 2 juillet 1933, le Conseil municipal décide de donner au viaduc le nom de « Pont Têtedoie », en l’honneur du maire Auguste Têtedoie*, pour les services qu'il a rendus à la commune.
*Auguste Têtedoie a été maire de La Chapelle Basse-Mer de 1919 à 1945.
11 juin 1933 : inauguration avec sénateur, préfet, maire, ingénieurs
11 juin 1933 : après l'inauguration, la bénédiction du pont
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