St Simon en la Chapelle Basse-Mer
2007
Par Yves Bernard Gasztowtt
I - Le site : deux buttes, un chantier, deux carrefours.
- En Loire, à mi-distance des coteaux nord et sud, il existe une levée naturelle, alignement de buttes ou tertres d’alluvions. A Saint-Simon, la butte d’Ecrouis (trou, écrou) et la butte voisine séparées par une grève sont occupées probablement dès l’Antiquité, certainement dès le XIe siècle. Elles s’élèvent à 8 m, la levée artificielle à 10 m.
- Au devant, la boire de Saint-Simon, bras de la Loire qui communiquait, avant 1700, avec le fleuve.
- Au-delà, l’Ile Barre (ou Gaudin) (3,5 km x 300 m).
- La butte d’Ecrouis a provoqué une fosse profonde (comme La Fosse, à Nantes) offrant un port naturel abrité.
- La grève est un « chantier » appelé le Champ-de-Foire, lieu d’entrepôt, de commerce, d’échanges.
- A l’est, la boire de la Chabotière (cabotage : liaison à courte distance) joignant le pied de coteau où coule le Champ-Blond qui lui-même relie les ports et villages de l’Epine, du Guineau, de Saint-Julien et a permis à la rivière Divatte d’être jadis un affluent de la rivière Goulaine.
- Au nord, les passeurs de Saint-Simon atteignaient la rive droite du fleuve en traversant son chenal principal.
⇒ Saint-Simon est un carrefour entre une voie d’eau est-ouest : la boire de Saint-Simon et les voies d’eau nord-sud : la boire de la Chabotière vers le coteau sud et le franchissement du chenal vers le coteau nord. Saint-Simon est donc un port de transbordement entre la voiture, le transport de Loire reliant les villes : Nantes, Ancenis… et la voiture cabotière, chacune ayant sa propre marine, ses propres bateaux.
⇒ Saint-Simon est aussi un carrefour terrestre entre le chemin de rive et un axe nord-sud évoqué au grand III.
II - Géologie et hydrologie : les roches et leurs effets sur le flux des eaux.
1 - La formation du fleuve est un phénomène aussi long que l’ensemble des temps géologiques (700 millions d’années).
- Sa large vallée est un héritage de fleuves antérieurs. Certains, sous un climat très humide, ont élargi la vallée. La mer est remontée jusqu’au Massif Central à l’ère tertiaire (transgression de l’Helvétien voici 20 millions d’années et du Redonien, 5 millions d’années ).
- La Loire, qui se jetait dans la Seine par la Vallée du Loing, a été capturée près d’Orléans, voici 1,87 million d’années apportant ici des sables et galets du Massif Central, des alluvions dont l’agriculture et les défrichements humains ont augmenté le volume, surtout depuis l’an 1 000.
2 - Nature des roches et mouvement des eaux.
- L’érosion est plus active dans les roches plus tendres. Ceci explique la forme de la vallée taillée dans des micaschistes de moins en moins durs d’est en ouest, depuis la Varenne (altitude 47 m) jusqu’au marais de Goulaine (altitude 2 m). Les coteaux perdent de la hauteur et de la surface. Au débouché du « goulet de Champtoceaux », la vallée s’évase en entonnoir vers le sud-est. Le marais de Goulaine y ajoute une cuvette ou bassin d’effondrement. En s’étalant, le fleuve ralentit.
- Mauves signifie « mauvaise voie », mauvais chemin. Dans cette portion du val, tous les chemins deviennent pentus à cause des coteaux. Le Guineau (la guigne, la malchance), Gaucher (bancal, de travers), l’Epine (ce qui pique, fait souffrir), tous ces noms expriment la même idée que Mauves.
3 - La formation des îles, du bourrelet, de la terrasse, des dépôts alluviaux.
Comme les autres vals de la Loire (val d’Authion ou d’Anjou, Val Triple, val d’Orléans…) le val de Divatte est tapissé d’alluvions qui se déposent depuis 11 000 ans, sur une épaisseur moyenne d’une vingtaine de mètres. Au moins le quart de cette épaisseur (5 m) s’est déposé au cours des derniers 2 000 ans. Des îles apparaissent au milieu du lit mineur et s’allongent. D’un côté de ce bourrelet se forme une terrasse qui, avec le temps, rejoint le coteau. Ce constat est aisé, mais comment l’expliquer ? Les bords du fleuve créent des turbulences dans l’eau et éloignent les matières qui y sont en suspension. On observe ce phénomène en faisant tourner un liquide dans un récipient. Dès que le courant ralentit, le poids des alluvions les dépose dans la partie centrale formant une tête d’île puis une levée naturelle. Dès lors, le lit se trouve divisé en deux bras. Le plus rapide devient le chenal principal. Mais dans le bras le plus lent, le dépôt s’accentue pour former une terrasse légèrement inclinée vers le coteau et vers l’aval. Au pied du coteau se maintient un petit bras d’eau qui draine la terrasse et qu’alimentent les ruisseaux issus du coteau, comme la Divatte.
4 - La situation de Saint-Simon est celle où les coteaux et le paysage changent d’aspect. En amont de la Varenne, le fleuve est resserré entre deux coteaux abrupts. En aval, la vallée s’évase et s’épanouit. Les coteaux s’abaissent et s’effacent, au nord à l’aval de Mauves, au sud à l’aval de la Chapelle Basse-Mer jusqu’au marais de Goulaine.
III - Du 1er siècle avant J.C. au IVe siècle : l’Antiquité gallo-romaine.
1 - La conquête de la Gaule connaît un épisode qui implique la Loire. Fin 57 avant J.C., la VIIe légion romaine, commandée par Publius Crassus, croit soumettre « les peuples marins riverains de l’océan » (César - De bello gallico). Tandis que, selon la tradition, les légions hibernent près de Frémur, au confluent de la Loire et de la Maine, les Venêtes (Vannetais) se révoltent en 56. César ordonne qu’ « on construise des navires de guerre sur la Loire » (Idem). Les lourds bateaux gaulois sont vaincus, fin août 56, au large de la presqu’ île de Rhuys, par les galères romaines, alliées aux Pictons (Poitevins).
2 - Le « vicus » gallo-romain.
A la fin du règne d’Auguste (-63 à +14), les gallo-romains construisent à Vieille-Cour, sur la falaise de Mauves, dans un site déjà bâti avant eux, un temple, remanié ensuite et abandonné au milieu du IVe siècle comme l’ensemble du site. A proximité, ils édifient des thermes à Saint-Clément, un théâtre et des villӕ, notamment la Pinsonne, formant un « vicus ». On sait moins que l’origine du Loroux-Bottereau, avant qu’il s’appelle ainsi, était un « vicus » au croisement de voies romaines.
3 - Les voies romaines.
Au nord du « vicus » de Mauves, passait la voie romaine de Nantes à Angers, villes antérieures à la conquête romaine. La route nationale en reprend le tracé. Sur la rive gauche de la Loire, une autre voie menait du Pont-de-l’Ouen à Champtoceaux par le Loroux-Bottereau.
4 - Les gués de Loire.
Entre ces deux voies, on traversait la Loire par un gué noyé, une chaussée carrossable et submersible entre Mauves (fondé au XIIe siècle) et la Pierre-Percée. Le Guette-Loup (déformation du Gué-aux-Loups) était un gué cavalier où menait le raccourci du Val-Manteau (Voie-Manteau) à couvert et protégé entre les éperons barrés de Vieille-Cour et de la Droitière (où la falaise est droite, à pic). De Guette-Loup à Saint-Simon, le chemin de la Borne traverse l’île Barre. La borne limitait deux seigneuries médiévales.
IV - Au Haut Moyen-Age (XI et XIIe siècles), Saint-Simon est un port de guerre.
1 - Le traité de 942 est déterminant pour l’avenir de la contrée. Alain Barbetorte, duc de Bretagne, auréolé de sa victoire sur les scandinaves qui ravageaient le pays depuis un siècle, reçoit de Guillaume Tête d’Etoupe, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine, les trois « pagi » des Mauges, de Tiffauges et d’Herbauge au sud de la Loire. Les Mauges, limitées à l’ouest par la Sèvre et la Maine, à l’est par le Layon et l’Hyrôme, passent sous domination bretonne. Elles seront ensuite reprises par Foulques Nerra, comte d’Anjou, à l’exception de leurs paroisses occidentales, la frontière entre l’Anjou et la Bretagne se fixant alors sur la rivière Divatte.
2 - La forteresse de l’Epine-Gaudin doit être bien distinguée du manoir qu’y fit construire, au XVe siècle, Richard de Bretagne. Cette forteresse ne pouvait qu’être conforme à ce qu’on faisait au Xe siècle : une enceinte défensive utilisant l’éperon barré de l’Épine, un retranchement ovale ou circulaire d’un diamètre pouvant atteindre 200 m, entouré d’un fossé sec, protégé par une palissade en bois, puis éventuellement en pierres. Aux XIe et XIIe siècles, cette enceinte a pu recevoir une motte castrale, une butte de terre portant une tour, d’abord en bois, d’un ou deux étages, permettant un réduit défensif et une meilleure surveillance. Le Pays de Retz, par exemple, en montre à Prigny, Machecoul, Vue, le Pellerin. La guerche (toponyme lié à la lutte contre les scandinaves) de la Garnache est datée de 990 à 1 010 au carbone 14.
3 - Les abords de la forteresse : Saint-Simon s’inscrit dans un glacis défensif.
La forteresse a disparu (voir V,3) mais la toponymie en garde des traces éloquentes.
Le Champ-Blond forme une douve naturelle, plus large qu’aujourd’hui, au pied de la forteresse et semble avoir un curieux nom pour une boire, une étendue d’eau. Il désigne un champ de bataille aquatique coloré de sang dilué. Le village de la Blonnière délivre la même mise en garde. Le Pont-de-l’Epine franchit le Champ-Blond. La Haie-du-Pont désigne un ouvrage de défense avancée de ce pont. La haie est, à l’époque carolingienne, une palissade de rondins. Au Bois-Garnaud se tient une garnison pouvant intervenir, par exemple à Saint-Simon, tout voisin. Le Rondeau désigne un marécage où l’on fait des rondes de surveillance. Les deux villages de la Corauderie, alignés sur l’Epine vers l’ouest, indiquent qu’on y entendait (audere en latin) le cor transmettre des signaux. On songe à Roland, premier comte de la marche de Bretagne. Justement, la « Chanson de Roland » date de 1080 ou 1100. C’est un des premiers textes écrits en roman ou ancien français, lorsque les clercs écrivaient en latin. On y trouve la première attestation des mots qui forment les noms des villages dont nous parlons ici. Ces noms se trouvent ainsi datés d’avant 1080. Sur le coteau, le Caroil-du-Pin désigne un lieu où l’on tirait des « carreaux » emmanchés d’une lance en pin, c’est-à-dire de grosses flèches aux pointes en fer carrées, tirées à l’arbalète. Au Bois-Méchine, on disposait de machines de guerre ou de mèches, de bûches enflammées comme projectiles, ce qui garde le même sens. La Milcendière est une « Milicendière », une caserne de « milites », d’hommes armés. Au Pâtis-Coraud, on entendait le cor.
En somme, les abords de la forteresse, en vallée comme sur le coteau, formaient un glacis militaire, prêt à accueillir toute attaque. Les boires et lieux humides servaient de fossés et de pièges. Les raids vikings et leur longue occupation de la Basse-Loire, imprégnaient les mémoires.
Saint-Simon était alors un port militaire, l’accès de la forteresse à la Loire, sous bonne garde, servant aux relèves de garnisons, aux transports de troupes, à l’intendance de la forteresse et aux navettes des guetteurs, postés, peut-être, à Guette-Loup !
4 - Des gardiens de la forteresse aux premiers seigneurs : la naissance de la féodalité.
On ne connaît qu’un seul des premiers seigneurs de l’Epine-Gaudin : Amaurius Gaudin, cité en 1050 dans le chartrier de l’abbaye de Marmoutier. Mais on sait que les premiers châtelains d’Oudon, Amaury et Raoul d’Oudon, comme Gaudin et Guy, premiers châtelains connus à Clisson, sont des « milites castri », des soldats du château, des gardiens ou des gouverneurs au service du duc de Bretagne, dans une logique administrative carolingienne centraliste qu’Alain Barbetorte cherche à maintenir, mais qui s’affaiblit après lui, aux XI et XIIe siècles devant la féodalité.
Les successeurs de ces premiers châtelains, par exemple Guillaume de Clisson, à la fin du XIIe siècle, seront désignés comme « domini », seigneurs de Clisson, détenteurs du ban, de l’autorité banale de commander, contraindre et punir, c’est-à-dire du pouvoir seigneurial. Il a fallu un siècle et demi à deux siècles pour que s’installe le régime féodal héréditaire, qu’il se substitue à l’ordre carolingien et à sa logique étatiste et pour que les élites politiques considèrent comme leur bien et leur fief privé ce dont les comtes carolingiens (eux-mêmes « comites », commis, missionnés) n’avaient fait que leur confier la garde. La féodalité est la privatisation complète de ce qui est public, la mise en place de la souveraineté privée.
5 - Création des paroisses et défrichements.
En 1050, le chartrier de l’abbaye de Marmoutier cite les paroisses de la Chapelle Basse-Mer, Barbechat et l’Epine-Gaudin, cette dernière ne se maintenant guère. Ce sont des « trêves », dissociées, avant 1050, de la paroisse mère ou doyenne du Loroux-Bottereau. La paroisse de l’Epine est dédiée à St Nicolas, patron des marins, dont le culte apparaît alors. A Nantes, une église St Nicolas est mentionnée pour la première fois en 1186. Ces créations de paroisses sont à mettre en relation avec l’accroissement démographique des XIe et XIIe siècles qui s’accompagne de la mise en culture de nouvelles terres prélevées sur les grandes forêts par des défrichements qui en laissent subsister la plus grande part.
De nombreux noms de lieux indiquent ces défrichements au XIe et XIIe siècles. Les noms de villages en « ière » et « erie » sont ceux de villages nouveaux, créés après ces défrichements, par exemple la Monderie (émonder, couper des branches), l’Abattis, le Bois-Rousseau (roussir est brûler), la Boissière, la Bréhardière (brèche et ardere ou brûler, en latin), peut-être la Chenardière. Ces défrichements se sont faits de la Monderie vers le nord : la Trébertière, l’Auberdière, la Charaudière, puis vers le sud : la Sanglère, la Chevalerie, la Blardière, la Graholière. A partir de l’Epine, les défrichements s’effectuent vers l’ouest et le nord, vers la Cossinière, la Blanchetière, la Coutancière, et s’achèvent vers le sud : le bourg de la Chapelle, ou plutôt ses abords, sont les derniers espaces défrichés.
V - Saint-Simon aux XVIIe et XVIIIe siècles : un village d’artisans dans la châtellenie de l’Epine.
1 - L’ensablement du port de Saint-Simon.
Deux cartes datées de 1765 et 1777 de Mathurin Forestier, arpenteur de la Maîtrise des Eaux et Forêts de Nantes ne portent aucune mention du port mais désignent sobrement « la boire de Saint-Simon qui s’est comblée de sable ». On reconnaît le Champ-de-Foire désigné comme « la grève du sieur Monnier dont est fait mention au procès-verbal de 1682 », ce qui semble indiquer qu’en 1682, cette grève se présentait de la même manière et que la navigation n’y parvenait déjà plus. La fonction portuaire de Saint-Simon semble donc avoir disparu un peu plus tôt, vers 1650.
2 - La déprise de la noblesse.
Cette situation n’a pu qu’accentuer la déprise de la noblesse de ses possessions locales, des maisons et leurs dépendances sur la butte d’Ecrouis, et des champs dans l’Ouche-Noire, de l’autre côté du Champ-de-Foire. Mais cette déprise de la petite noblesse locale n’est que l’aspect lui-même local d’un phénomène bien plus général. Alors que les nobles sont bien présents sur place jusqu’au XVe siècle, ensuite, il résident de moins en moins sur leurs terres, à la Chapelle Basse-Mer comme ailleurs. C’est dû à la concentration des seigneuries qui passent de 19 en 1400 à 7 en 1720 à la Chapelle. C’est dû aussi à l’achat de seigneuries par des bourgeois, souvent nantais et souvent avocats : huit seigneuries ont été achetées aux XVIe et XVIIe siècles. C’est dû surtout aux fonctions administratives et militaires qu’occupent les nobles à Nantes et aux armées. Au XVIIIe siècle, les seuls cadres civils de la paroisse, sur place, sont les régisseurs, les receveurs fiscaux et les notaires, employés des seigneuries, du marquisat et du pouvoir royal. La féodalité se défait.
3 - Devenir de la châtellenie de l’Epine dont dépend Saint-Simon.
En 1420, la forteresse de l’Epine-Gaudin est rasée par l’armée ducale après le guet-apens du Pont-Trubert du 12 février 1420 où le duc Jean V est fait prisonnier par Marguerite de Clisson « Margot la Boiteuse » . Libéré, il donne ensuite la châtellenie de l’Epine à son frère Richard de Bretagne qui y construit un manoir. Après sa mort, ce manoir est démoli par ordre de Jean V en 1439. Plus tard, le duc François II donne la châtellenie de l’Epine à son neveu Jean de Chalon, prince d’Orange qui, en 1491, vend l’Epine à Arthur Lespervier. En 1594, elle est à nouveau vendue à Gabriel II de Goulaine, élevé au titre de marquis par Henri IV, le 31 mars 1610. En 1647, Anne, fille de Gabriel II épouse Sébastien de Rosmadec. Enfin, en 1788, à la veille de la Révolution Française, les droits de fief du Loroux-Bottereau, de la Chapelle Basse-Mer et de Saint-Julien-de-Concelles sont vendus à la famille Champdenier avec les terres de l’Epine. Aucun seigneur n’a résidé sur place depuis la mort de Richard de Bretagne.
4 - Droits seigneuriaux et foires.
Certains des nombreux droits seigneuriaux de la châtellenie de l’Epine concernent plus particulièrement Saint-Simon et la Loire : Le « denier Gaudin » dû par tout bateau de commerce, le « devoir du port de Mauves », c’est-à-dire de Saint-Simon, dû pour le passage sur la rive nord de la Loire, le « droit d’épave et galois », le « droit de prime voile » dû par les pêcheurs sur leur premier saumon, alose ou lamproie, le « droit de pêcherie » illimité du seigneur.
Les foires permettent d’encaisser des taxes qui sont aussi des droits économiques. A la Chapelle, se tiennent quatre foires annuelles : le 6 décembre, à la St Nicolas d’hiver, à l’Epine, plus exactement sur l’île Chapouin, en juin à la St Nicolas d’été, le 22 juillet à la Magdeleine où était la première église de Barbechat et le 28 octobre, la foire aux marrons, à la St Simon et St Jude, au Champ-de-Foire de Saint-Simon jusque vers 1930.
VI- L’endiguement de la Loire aux XVIIIe et XIXe siècles.
1 - L’entretien des digues au XVIIIe siècle. L’intensité des crues moins marquées avant le XVIe siècle, est le résultat, à long terme, de la multiplication séculaire des levées sur presque tout le cours du fleuve.
- en 1711, l’eau atteint l’église de Saint-Julien-de-Concelles réputée insubmersible.
- en 1731, à la requête du marquis de Rosmadec, la construction de digues est décidée.
- en 1754, on a réalisé 8 digues, surtout près de Saint-Simon et à Saint-Simon (arrêté royal d’imposition du
5 septembre 1738).
- En 1783, toute la chaussée du Port-Moron est emportée.
- En 1788, l’eau emporte toutes les chaussées.
2 - Les préparatifs et la réalisation de la levée « insubmersible » de la Divatte à Saint-Sébastien.
A Saint-Simon et en vallée, les crues et inondations majeures au XIXe siècle sont celles de 1815, 1843, 1844, 1845 et 1856. Pour le fleuve dans son ensemble, ce sont celles de 1846 et 1856. Leur décalage est dû à l’action de la vallée de la Maine qui peut amortir les crues de la Loire. Dès 1817, Coquebert, avec l’aide de Demolon, géomètre-arpenteur et Lemierre, ingénieur des Ponts et Chaussées, établit un projet de digue entre la Divatte et les Savarières en Saint-Sébastien. L’Etat refuse ce projet.
En 1841, Saint-Julien, la Chapelle, Saint-Sébastien, la Varenne, Thouaré et le Loroux négocient la création d’un syndicat capable de créer et gérer l’ouvrage projeté. En 1846, Louis-Philippe donne son accord à cette création après l’enquête d’utilité publique de 1845. La levée est construite par un syndicat des trois premières communes, de 1847 à 1856. En 1856, elle rompt à Saint-Simon. En 1862, elle est surélevée de 40 cm et d’une murette. En 1868, on y construit la route départementale. Les portes de Basse-Goulaine empêchent le reflux de la Loire dans les marais de Goulaine. En 1910, la levée rompt à la Praudière en Saint-Julien-de-Concelles.
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