Le château de la Vrillière
La seigneurie de la Vrillière, en la commune de la Chapelle Basse-Mer, est connue depuis le XVe siècle. Elle était vassale de la Châtellenie de l’Epine Gaudin.
Les seigneurs de la Vrillière possédaient un droit de banc et d’enfeu dans le chœur de l’église paroissiale, du côté de l’épître, le droit de passage à Mauves acquis en 1598 par René de Marchy « Baron de Marcé » et un droit de pêcherie dans le Chamblon.
Le château fut construit à mi-coteau entre l’Epine Gaudin et le Chêne Vert, sur la rive gauche de la Loire, dominant ainsi toute la vallée et faisant face aux rochers de Mauves et du Cellier.
Nombreux furent les seigneurs de la Vrillière qui se succédèrent au cours des siècles. La plupart furent propriétaires par héritage et les autres le devinrent par l’acquisition du domaine. Cependant, rares furent ceux qui y demeurèrent. En réalité, il affermaient terres, prés et vignes et louaient les dépendances. Le château était vraisemblablement habité le plus souvent par un régisseur.
La seigneurie de la Vrillière possédait la métairie et la maison noble du Plessis, trois bordages à la rue de Gaucher, deux autres dont l’un appelé la Maison Neuve. En outre, elle recevait des rentes des villages de Massonnière et Boizière, des tènements (terres tenues moyennant redevances) de la Sangle et de la Riverie, des métairies de Port Moron, Touquaire, Rabotière, Furonnière, Bois Jahan, Bois Guillet, Graholière et Basse Rivière.
1410 Il semblerait que le premier seigneur des lieux fut, en 1410, noble homme Laurent de Marchy.
1541 François de Marchy, Seigneur de la Vrillière fut probablement le bâtisseur du château du XVIe siècle dont il ne reste aujourd’hui que l’aile est. (Le corps principal du XVIIe siècle n’a plus son aspect d’origine. Il se trouva être modifié au cours des siècles).
1572 Laurent de Marchy, seigneur de la Vrillière, vendit à la commune de Nantes une maison qu’il possédait
rue du Marchix pour y faire un hôpital (le premier hôpital de Nantes) devenu par la suite le Sanitat puis
une prison sous la révolution.
1584 Jacques de Marchy, frère du précédent, décède au château de la Vrillière.
1585 René de Marchy, conseiller au Présidial de Nantes en est propriétaire.
1598 Les archives mentionnent : « écuyer, noble homme, René, baron de Marcé, époux de Lucrèsse d’Aubigné, conseiller du Présidial de Nantes et seigneur de la Vrillière » (cette baronnie de Marcé remonterait à 1592, ce qui laisserait à penser que René de Marchy et René, baron de Marcé, ne faisait qu’un seul et même homme. En 1598, René, baron de Marcé acheta à Gabriel de Goulaine, alors seigneur de l’Epine Gaudin, le droit de passage de Saint-Simon (port de Mauves) à Mauves.
1624 Apparaît René Hubert de la Rollandière qui devient propriétaire et seigneur de la Vrillière par héritage
de René de Marchy (baron de Marcé). En 1638, nous sommes confrontés à une situation quelque peu
floue. Il semblerait que Guy Frain de la Marquerais acquiert le droit de passage à Mauves et le transmet
à son fils Pierre. Ils prennent, indûment peut-être, le titre de seigneurs de la Vrillière.
1666 Ecuyer Etienne Guillaudeuc est seigneur de la Vrillière.
1668 Sa fille, Demoiselle Marie Guillaudeuc, épouse Georges Louis de Montmorency, seigneur de Neuville,
qui devient seigneur de la Vrillière. En 1679, nous trouvons un certain Guilaume Arthur qui avait loué le
droit de passage à Mauves à Thomas Biry. Il demeurait à la Vrillière et en était probablement le
régisseur. Lui aussi signait les documents officiels : seigneur de la Vrillière.
1711 François de Montmorency (né en 1676), chevalier et seigneur de la Vrillière, marquis de Montmorency,
colonel du régiment de Bresse, fils de Georges Louis de Montmorency, épouse en première noce,
Demoiselle Marguerite Loranceau (apparemment sans descendance).
1718 Ce même Fançois de Montmorency, chevalier et seigneur de la Vrillière, épouse en seconde noce Emilie
Félix de Cornulier. Ils ont une fille unique mariée en 1733 à Louis Alexandre Xavier le Sénéchal,
marquis de Carcado.
1764 La marquise de Carcado, née Marie-Anne Claude de Montmorency, vend la maison
noble de la Vrillière aux demoiselles Hay des Nétumières.
1766 Marie Félix Pauline Hay des Nétumières (née en 1752 et décédée en 1781 au château de la Rivaudière)
devient propriétaire de la Vrillière. Elle épouse Toussaint Charles François de Cornulier, conseiller au
Parlement de Bretagne (né en 1740 et décédé en 1779 au château de Vair). Ils eurent trois enfants.
1781 Toussaint François Joseph de Cornulier (1771-1794), fils des précédents, devient seigneur de la
Vrillière. Il n’avait que huit ans au décès de son père et environ onze à celui de sa mère.
1788 Il épouse Amélie Laurence Marie de Saint Pern (dont trois enfants). Toussaint François Joseph, qui
s‘exila au début de la révolution, revint en France pour revoir sa femme et ses enfants. Il est arrêté puis
guillotiné à Paris, en 1794. Sa femme ne lui survécut que parce qu’elle est enceinte. Elle décèdera en
1815.
Lorsque la révolution éclate et durant toute la période trouble de 1791 à 1795 où les prêtres réfractaires étaient pourchassés, c’est au château de la Vrillière, dans l’antique cuisine voûtée, que ces prêtres et notamment les abbés Jean Barbin et Pierre-Marie Robin trouveront un lieu, parmi d’autres, pour y célébrer la messe.
Cette cuisine avait la particularité d’être quasi en sous-sol avec une porte basse d’accès et un soupirail en guise de fenêtre. Il était alors aisé de dissimuler ces deux ouvertures par un apport de terre ou de fagots de bois. Il restait cependant un passage libre quoique peu facile : le puits mitoyen. Ainsi en descendant par une échelle côté cour, on remontait à l’aide d’une autre échelle dans la cuisine en passant sous l’arcade du mur. C’est ainsi que les fidèles pouvaient assister à l‘office.
En mars 1794, lors du passage des colonnes infernales, les soldats républicains se saisirent de deux jeunes filles qu’ils emmenèrent prisonnières avant de les exécuter au pied d’une croix abattue. Le château fut incendié, le feu détruisit la partie supérieure de l’aile est du bâtiment du XVIIe, le toit fut reconstruit mais sans harmonie avec l’autre côté dont les flammes n’endommagèrent que la grande salle.
1815 Amélie Laurence de Cornulier, décédée en 1815, laisse la Vrillière à sa fille Marie Clamille
Albertine de Cornulier qui épouse, cette même année, sont cousin germain Jean-Louis-Marie-Bertrand,
comte de Saint Pern. Elle hérite de la Vrillière suite à un acte du 24 août 1801 et au partage du 27 janvier
1815 .
1842 Leur fils, Raoul Bertrand Jean-Marie de Saint Pern (né en 1817), seigneur de la Vrillière, épouse
Henriette Siméonne de la Tullaye. Il reste propriétaire de la Vrillière jusqu’en 1877, date à laquelle il
vend le domaine à la famille Poilane.
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