1868 : Histoire d’une séparation entre la Chapelle et Barbechat
Texte de la conférence du samedi 8 avril 2006 par Marcel Pauvert
Un grand merci à Jean-Paul Coreau pour le prêt de sa collection de cartes postales qui permettent d'agrémenter la lecture de ce long article
C’est à la demande du président du Patrimoine Chapelain, Monsieur Gérard Jousseaume, que j’ai accepté de venir participer à ces deux journées destinées à mieux faire connaître le Patrimoine, dont l’Histoire fait partie, aux générations qui nous suivront.
Pourtant, n’étant pas historien de formation, j’ai vivement souhaité la participation de personnes portant beaucoup d’intérêt à l’histoire locale : G. Jousseaume lui-même, Y. Huteau, J.P. Coreau et je puis vous assurer que cela a beaucoup élargi les sources d’information.
Nous avons consulté les archives paroissiales de Barbechat, les archives diocésaines et départementales, les registres de délibérations de la commune de la Chapelle-Basse-Mer. Il me faut aussi citer le concours d’Y.Cadiou qui a pris des dizaines de clichés des principales pièces consultées.
Parler des relations parfois tumultueuses entre Barbechat et la Chapelle-Basse-Mer nécessite beaucoup d’abnégation de ma part. Étant Barbechatain depuis toujours, je pourrais facilement être suspecté de prendre plutôt parti pour cette commune. Je puis vous assurer que, de par mes fonctions antérieures, j’ai constamment œuvré, avec d’autres bien sûr, pour améliorer ces relations, trouvant du côté de la Chapelle-Basse-Mer des collègues animés des mêmes sentiments.
Il m’appartient cependant de transcrire aussi fidèlement que possible tout ce qui a contribué à faire l’histoire locale de nos deux communes. Si certains propos, certains jugements vous paraissent outranciers parfois, soyez assurés qu’ils figurent dans les écrits consultés.
Je sollicite enfin votre indulgence si de petites erreurs ou imprécisions émaillent cet entretien.
Tout d’abord pour mieux comprendre ce qui s’est passé au XIXe siècle, il faut savoir que les divisions administratives étaient différentes. La commune de la Chapelle-Basse-Mer créée fin 1789, comportait trois cantons. Ce terme de canton, dénommé aussi trève, était un secteur de la commune et ne correspondait en rien au canton connu aujourd’hui. On distinguait alors le canton de Barbechat, le canton des Plateaux (les Champaux) et le canton de la Vallée (les Valliats) composant la commune de la Chapelle-Basse-Mer.
La paroisse de Barbechat, très ancienne, fut l’objet de fusions et de scissions. En 1653, Barbechat est oralement rattachée à la Chapelle-Basse-Mer mais, en 1675, c’est à nouveau la séparation. Puis les trois cantons furent réunis en une seule paroisse : celle de la Chapelle-Basse-Mer. Elle avait le privilège d’avoir le recteur et son vicaire assistés de nombreux prêtres dont les titulaires des chapellenies.
Ainsi Barbechat qui avait son église, bien modeste, était desservi par les prêtres de la Chapelle-Basse-Mer. Il faut dire qu’au cours des décennies, malgré les injonctions maintes fois rappelées par l’évêque de Nantes, ils ne s’acquittaient pas très ponctuellement de cette charge. A titre d’exemple, je citerai les trois messes de Noël qui, prévues à minuit, à 7 heures et à 9 heures, étaient célébrées sans discontinuer au cours de la matinée, ce qui réduisait les déplacements et faisait gagner du temps. De même, les visites aux malades et handicapés n’étaient pas régulièrement assurées.
Les Barbechatains récriminaient et se plaignaient de cette désaffection plus ou moins volontaire. Cette conduite était orientée pour inciter ou même obliger les Barbechatains à se rendre à l’église de la Chapelle-Basse-Mer et, comme ils arrivaient en retard, ils restaient souvent à l’extérieur, l’église n’étant pas assez grande pour accueillir tout le monde.
Éloignés d’une bonne lieue de l’église même, ils ne disposaient pour s’y rendre que de chemins défoncés et même impraticables en hiver car ils étaient recouverts d’eau. Mais il en était de même pour le canton de la Vallée soumis parfois aux crues de la Loire. On ne réparait pas ces voies parce que subsistait, à cette époque, un sentiment de supériorité de la part des Chapelains qui considéraient les Barbechatains comme des « personnes peu instruites et donc peu fréquentables ».
De plus, les impôts, qui étaient déjà nombreux à cette époque mais différents par leur appellation, étaient une source supplémentaire de discorde. Ils avaient pour noms : afféage, capitation, vingtième, franc-fief, centième denier… Ils étaient créés pour une raison bien précise et certains devaient être temporaires mais on avait tendance à les pérenniser. Vous constaterez aisément que nos ministres des finances actuels font aussi bien, même si on en a changé la dénomination et l’objet.
Les bases d’imposition étaient moins claires et précises qu’aujourd’hui. Une fois votés par les Parlements régionaux, il appartenait aux « égailleurs » de répartir les impôts entre les habitants. Ces « égailleurs », devenus plus tard « répartiteurs », avaient peut-être la fâcheuse tendance à en faire supporter le poids par les roturiers sans doute plus nombreux à Barbechat. Les Barbechatains, sans doute à tort, croyaient être plus imposés que les Champaux et les Valliats qu’ils estimaient plus riches. De plus, ils considéraient que le produit des impôts était plus investi pour l’amélioration du sort de leurs voisins. N’à-t-on pas toujours le même sentiment de se croire victime d’injustice ?
Vous conviendrez donc que ces deux sujets de discorde : desserte religieuse défaillante d‘une part et répartition présumée inégale des impôts d‘autre part suffisaient à alimenter l’animosité qui allait grandissante à mesure que les années s’écoulaient. La vente de communs entre 1817 et 1863 vint encore apporter un peu d’huile sur le feu. Qu’étaient ces « communs » ? En 1807, lors de la réalisation du cadastre parcellaire, les terres qui n’ont pas de propriétaires privés ou qui ont été confisquées aux seigneurs durant la Révolution deviennent des « communs », c’est-à-dire propriété de la commune. Cette dernière, ayant besoin de trouver de l’argent pour financer des travaux, met en vente progressivement ces terres qui sont acquises par des particuliers. La vente de communs situés sur Barbechat a servi, entre autres, à financer l’achat de terrain pour déplacer le cimetière situé autour de l’église. Mais certains produits ont été affectés à des travaux sur d’autres cantons. D’ailleurs, plus tard, des habitants de la Pierre-Percée, sur le bord de la Loire, ont soutenu la demande de séparation de Barbechat car ils pensaient que la réalisation de la cale de la Pierre-Percée avait été financée par la vente de communs issus du canton de Barbechat. La reconnaissance n’est pas un vain mot.
Et l’on va vers cette longue période de près d’un siècle (1755/1872 environ) où l’affrontement prend de l’ampleur. Ce fut notre guerre de Cent ans sans Jeanne d’Arc pour livrer bataille. Il est bien clair que, persuadés d’être les oubliés, les habitants de Barbechat vont tout faire pour s’acheminer vers l’autonomie. Cette aspiration à l’indépendance a d’ailleurs toujours cours en d’autres lieux dans le monde actuel.
Avant la Révolution, alors que les communes n’existaient pas telles que nous les connaissons aujourd’hui, c’étaient les paroisses qui tenaient les registres d’état-civil et elles étaient administrées par des « fabriqueurs » qui pourraient se comparer aux conseillers municipaux. Ce terme de « fabrique » a longtemps subsisté. Ce qui est devenu Conseil paroissial ou encore plus récemment Conseil économique était appelé « fabrique de telle ou telle paroisse ».
On peut dire que la sécession de Barbechat s’est opérée en deux temps. Tout d’abord, obtenir l’autonomie sur le plan religieux puisque les recteurs successifs de la Chapelle-Basse-Mer s’acquittaient mal de leurs obligations vis-à-vis de Barbechat, puis obtenir la séparation administrative car les Barbechatains avaient le sentiment plus ou moins justifié d’être laissés pour compte dans un coin reculé tout près de l’Anjou.
Un des premiers actes de rébellion peut se situer en 1789. En effet, le roi Louis XVI, le bon roi comme on l’appelait, demande que chaque collectivité rédige un cahier pour y exprimer ses plaintes et doléances. Normalement un seul cahier aurait dû être écrit pour la Chapelle-Basse-Mer et donc Barbechat qui en dépendait. Mais cela ne se passa pas ainsi. Au début de mai 1789, les Chapelains se réunissent pour codifier leur revendications, d’ailleurs assez modérées, en y incluant Barbechat dans leurs statistiques (superficie, nombre de foyers, population…). Mais, le même jour, au lieu de se rendre à la Chapelle-Basse-Mer, les Barbechatains tiennent parallèlement une réunion distincte à Barbechat. Ces réunions rassemblaient ceux qui payaient des impôts et parfois des hommes de loi qui proposaient leur version toute faite. Les doléances de Barbechat, tout comme celles de la Remaudière, sont beaucoup plus acerbes. Les historiens s’accordent à reconnaître que le cahier ainsi présenté est l’un des plus complets de France. On y réclamait l’abolition de l’esclavage et la suppression pure et simple des impôts, ce qui aurait eu l’avantage de régler du même coup l’injustice présumée de ceux-ci. Vœu qui n’a évidemment été suivi d’aucun effet.
Pour aviver encore les tensions existantes, Barbechat qui, au moins jusqu’en 1520, était paroisse, avait perdu son titre de paroisse et était devenu succursale, « fillette » de la Chapelle-Basse-Mer. Alors commence une période assez mouvementée où les invectives fusent de part et d’autre et certainement plus de la part de la section de Barbechat. On retrouve, dans les archives paroissiales de Barbechat, les nombreux courriers échangés tant avec l’Évêque qu’avec le Préfet.
Une missive, non datée, est adressée au Préfet pour lui signaler que des travaux sur des communs du Bois-Guillet en Barbechat avaient, à tort semble-t-il, été attribués à un dénommé André Bonnet sans droit à Barbechat. Lors d’une discussion, au cours d’un conseil municipal à la Chapelle-Basse-Mer concernant cette affaire, il y eut un tel tumulte provoqué par les représentants de Barbechat que le maire, alors nommé par le Préfet, jugea à propos de les mettre à la porte. Il les a fait sortir, rapporte-t-on , de la façon la plus insultante et la plus scandaleuse. Et même il a fait pousser le verrou de la porte derrière eux pour éviter le retour de ces opposants perturbateurs qui ne cherchent que de mauvaises chicanes et que l’on ne doit plus écouter. Cette missive est signée par plusieurs personnes de Barbechat. Une requête du 10 germinal an VIII est adressée à nouveau au citoyen Préfet. On lui rappelle que, de temps immémorial, Barbechat est isolé dans un coin de la Chapelle-Basse-Mer, à plus d’une lieue de la mère église, sans commodité. Pourtant Barbechat possède une église particulière qui n’a pas souffert des guerres de Vendée. En conséquence, il devrait y avoir un maire et un agent national pour veiller aux affaires de chaque bien communal. Les chemins pour rejoindre la Chapelle-Basse-Mer sont impraticables et les eaux abondantes les recouvrent tout l’hiver. De tous temps, la Chapelle-Basse-Mer a été jalouse des droits privatifs du canton de Barbechat, par exemple l’obligation de célébrer les offices religieux en l’église de Barbechat et elle a toujours cherché à les attaquer en diminuant les charges du recteur pour détruire Barbechat. Il y a pourtant eu des procès qui ont toujours été favorables à Barbechat et reconnus par tous les anciens évêques de Nantes. Il n’y a donc plus rien de commun entre les habitants de Barbechat et ceux de la Chapelle-Basse-Mer.
En 1802, sans doute dans un souci d’apaisement, l’évêque décide d’établir à Barbechat un vicaire et nomme un prêtre mais, dès 1807, cette décision est abrogée.
Le 17 mai 1809, c’est à l’évêque de Nantes qu’est adressé un courrier. Il y est à nouveau réclamé un prêtre pour Barbechat car il y a toujours eu un desservant pour instruire la jeunesse si nombreuse et intéressante, pour consoler les pauvres vieillards et les infirmes qui ne peuvent aller au loin chercher les secours spirituels. Les habitants sont trop éloignés et, une grande partie de l’année, la communication avec la Chapelle-Basse-Mer devient impossible (griefs déjà entendus).
Le 28 avril 1809, une pétition parvient au Préfet pour demander qu’une chapellenie soit créée avec engagement de pourvoir au traitement du prêtre afin qu’il n’en coûte rien aux deux autres cantons : les Champs et la Vallée de la Chapelle-Basse-Mer. Il semble que cette pétition soit restée sans suite dans les cartons de la Préfecture.
Il faut se souvenir qu’à cette époque nous vivons sous le régime du Concordat de 1801 : l’État était tenu d’assurer la subsistance du clergé. Le Premier Consul nommait les évêques avant qu’ils ne soient institués ensuite par le Pape.
Le 1er septembre 1810, dans une autre lettre, procuration est donnée à un certain Thébaud de la Mondrye qui est jurisconsulte. Il a les pleins pouvoirs pour solliciter l’érection de l’église de Barbechat en chapellenie conformément aux instructions du ministre des Cultes du 11 mars 1809 et du 4 juillet 1810. Il peut présenter les pétitions à Monseigneur l’Évêque de Nantes, baron de l’Empire et à Monsieur le Comte de l’Empire, Préfet du département, ainsi qu’aux ministres des Cultes et de l’Intérieur. Ce pouvoir donné à M Thébaud de la Mondrye est signé par au moins vingt personnes sur la section de Barbechat.
Un autre courrier est adressé au Préfet pour demander la possibilité de payer leurs contributions séparément sans avoir à contribuer à l’entretien du prêtre de la Chapelle-Basse-Mer, entretien qui revient à la charge de celle-ci.
Le canton de Barbechat paie le tiers des impôts qui sont, disent-ils, affectés aux deux autres cantons. Ils trouvent évidemment que les habitants de la Chapelle-Basse-Mer sont moins taxés alors qu’ils sont censés être plus riches. Il est vrai que la vie économique est plus florissante de par la situation dans les deux autres cantons. La population de Barbechat est alors de 822 habitants !
On relève encore, entre autres remarques formulées par les Barbechatains dans leur courrier, que les habitants de la Chapelle-Basse-Mer ont constamment pris plaisir à les considérer comme des gens nuls et faits pour être les victimes de leurs caprices : ils ont de tout temps cherché à leur nuire. Ils demandent donc au Préfet de les délivrer de ce joug oppressif que veulent leur imposer les habitants de la Chapelle-Basse-Mer. On peut raisonnablement penser que ces propos puissent être exagérés pour mieux attirer l’attention de la hiérarchie.
Sans doute fatigué par toutes ces récriminations, l’évêque d’alors crée, en 1820, une chapellenie à Barbechat, création corroborée par un décret royal dont on retrouve trace aux archives diocésaines.
La première marche vers l’autonomie est franchie.
Cette affaire de chapellenie étant réglée, ce sont les problèmes scolaires qui vont prédominer.
En 1825, quatre personnes signent un courrier envoyé au Préfet pour demander d’ériger en commune le canton de Barbechat. D’ailleurs, dans une délibération du conseil municipal de la Chapelle-Basse-Mer, en date du 8 mai 1826, le maire ne déclare-t-il pas : « il existe en Barbechat plus de mauvais sujets que dans le reste de ma commune et l’autorité a plus souvent occasion de réprimer et de punir dans cette partie qu’en toute autre ».
Pourtant, le 21 août 1826, le Conseil général rejette cette demande de séparation qui n’interviendra que quarante-deux années plus tard.
Il convient de rappeler que c’est une loi de 1831 qui édicte que les conseillers municipaux seront élus au suffrage universel et la Chapelle-Basse-Mer est divisée en trois sections électorales dont celle de Barbechat et ainsi un tiers du conseil municipal est issu de cette section. Le nombre des conseillers municipaux a varié et siégeaient aux réunions les contribuables les plus imposés de la commune. En 1850, un décret du Président de la République institue un adjoint choisi parmi les conseillers municipaux de Barbechat comme officier de l’état-civil en raison des difficultés de communication.
Prétendant que les enfants de Barbechat fréquentant l’école de la Chapelle-Basse-Mer perdent en revenant ce qu’ils y ont appris, vers 1847, la prise en charge d’une école communale est demandée mais elle est refusée. Puis, sur ordre de l’administration préfectorale, le conseil municipal est appelé à voter trois centimes additionnels pour ouvrir et entretenir une école à Barbechat.
Dans une délibération du conseil municipal du 2 février 1851, celui-ci reconnaît que Barbechat serait incapable de se suffire à elle-même si elle formait une commue distincte, affirmation contredite quelques années plus tard par les opposants à l’agrandissement de la section.
En 1853, le conseil municipal demande au Préfet d’établir une recette buraliste à Barbechat vu les 5 km qui la séparent de la Chapelle-Basse-Mer et compte-tenu de la surface de vigne qui y est cultivée.
En 1859, c’est l’installation de Monsieur Adolphe Attimont comme maire de la Chapelle-Basse-Mer. Il est nommé par le Préfet (ce n’est qu’en 1884 que le maire sera élu par les conseillers municipaux). Propriétaire foncier au Bois-Jahan en la section de Barbechat, il restera maire jusqu’en 1863. Il oeuvra beaucoup pour que Barbechat soit reconnue comme commune indépendante.
Vingt ans après la création de la première école à Barbechat, en 1866, c’est à nouveau un refus pour la création d’une école de filles. Comment aurait-il pu en être autrement puisque, en 1852, le conseil municipal se fait l’écho du mécontentement de la population de la Chapelle-Basse-Mer de voir les charges imposées par suite de l’établissement d’une école tout à fait inutile à Barbechat.
En conséquence, en 1868, le conseil municipal décide que l’école existante sera mixte… C’est un tollé général, les familles n’admettent pas la réunion, en la même école, d’enfants de l’un et l’autre sexes. Pour elles, c’est une atteinte à la moralité. Que de chemin parcouru depuis !
Mais, dès 1860, la demande de séparation est à nouveau formulée et une commission composée de cinq membres est chargée d’en préparer les formalités.
Le 24 mai 1866, en fin de séance, le conseil municipal délibère et demande à l’unanimité que la section de Barbechat dont les intérêts se trouvent souvent opposés à ceux du reste de la commune et dont la population égale ou surpasse celle de la commune de la Boissière soit érigée en commune distincte.
Mais, le 13 août suivant, revirement… Ce ne serait pas le conseil municipal tout entier qui aurait formulé cette demande de séparation mais ce serait un conseiller de Barbechat qui aurait pris l’initiative de proposer cette séparation.
Alors se pose le problème de la nouvelle commune.
Deux solutions se présentent :
- limiter la nouvelle commune à la section paroissiale existant depuis de très nombreuses années,
- ou y annexer une langue de terre détachée de la section des Champs de la Chapelle-Basse-Mer.
Pour rendre viable la nouvelle commune, c’est la deuxième solution, avec agrandissement, qui est retenue sur avis de la commission.
Ainsi une surface de 270 ha et une population de 258 habitants devront quitter la paroisse de la Chapelle-Basse-Mer pour augmenter la nouvelle commune envisagée. Cette partie annexée porte le nom de « cressement » (dérivé de croître, accroître, c’est-à-dire augmenter).
Au cours d’une enquête réalisée en 1867, un vote est organisé. 547 habitants des trois cantons y prennent part (366 des deux sections de la Chapelle,-Basse-Mer et 181 de Barbechat).
2 sont pour maintenir le statu quo, 545 se disent favorables à la séparation, mais 364 sont contre l’agrandissement et seulement 181, présumés être de Barbechat, pour l’annexion du cressement. 2 maintiennent logiquement leur position pour le statu quo.
Vu les avis favorables du Conseil d’arrondissement et du Conseil général, un décret impérial, en date du 11 juillet 1868, érigera Barbechat en commune indépendante agrandie des vingt villages issus de la section des Champs de la Chapelle-Basse-Mer. Ce décret constitue donc bien l’acte de naissance de la commune de Barbechat.
Mais, anticipant un peu cette décision, en avril et mai 1868, une commission syndicale de trois membres désignés par les 81 électeurs de cette partie annexée prépare et envoie un mémoire circonstancié à l’administration supérieure. Les trois signataires exposent, avec une virulence égale à celle manifestée quelques années plus tôt par les Barbechatains, leur doléances.
Pour eux, il est inconcevable qu’on puisse agrandir la commune de Barbechat en amputant la Chapelle-Basse-Mer. Pour eux, la décision mitigée de procéder à l’extension de Barbechat, tout en laissant à la Chapelle-Basse-Mer les habitants de cette annexe pour ce qui concerne les affaires religieuses, ne peut être envisagée.
D’ailleurs, à cette date, estiment-ils, avec 822 habitants, Barbechat peut subvenir à ses besoins ; inutile donc d’y adjoindre les 258 habitants du cressement concerné. Pour appuyer leur position, ils affirment qu’ils ne sont pas nés pour avoir une existence commune, n’étant pas de la même race. Ils ne seraient que des étrangers dans cette situation. Il existe depuis longtemps une animosité, une antipathie naturelle qui n’ont fait que s’accroître. Les intérêts économiques de la Chapelle-Basse-Mer sont flagrants : écoles, église nouvelle, voies de circulation auxquelles ils ont participé, proximité de la Loire et du chemin de fer : tout cela étant favorable pour le commerce.
L’évêque est destinataire d’une supplique dans laquelle les habitants de l’annexe lui demande une nouvelle fois de demeurer rattachés spirituellement à la paroisse de la Chapelle-Basse-Mer, invoquant le fait que leurs ancêtres y ont toujours été enterrés et qu’ils ne sauraient eux--mêmes être enterrés à Barbechat…« Alors faites, Monseigneur, que nous restions paroissiens de la Chapelle-Basse-Mer ».
En 1872, Monseigneur Fournier, évêque de Nantes, confirmant la position de son prédécesseur, Monseigneur Jacquemet, décide de mettre définitivement fin à cette situation. Pour lui, c’est une situation réglée sur laquelle il ne convient pas de revenir. Il est vrai que le clergé de la Chapelle-Basse-Mer n’avait rien fait pour apaiser cette querelle.
Cette situation, celle du cressement, à peu près unique en Loire-Inférieure, n’est pas sans conséquences pratiques. Ainsi, lors d’un mariage d’habitants du cressement, le mariage civil est célébré en la mairie de Barbechat et le mariage religieux, souvent le lendemain, à l’église de la Chapelle-Basse-Mer. De même, lors d’un décès survenu en cette annexe, le maire, ou son adjoint, doit apposer les scellés sur le cercueil avant son transport vers l’église paroissiale de la Chapelle-Basse-Mer.
Bien évidemment les opérations électorales doivent avoir lieu à Barbechat et, pour certains, c’était la seule occasion de fréquenter ce bourg. Il y avait peu de mariages entre les ressortissants des deux communes et les compétitions sportives s’apparentaient à des derbies. Plus près de nous, en 1975, lorsqu’il n’y eut plus de prêtres résidant à Barbechat, l’évêché proposa que le clergé de la Chapelle-Basse-Mer desserve la paroisse de Barbechat distante de 4 km. Ce fut un refus net : les personnes consultées, reflet de la population concernée, demandent que ce soit le clergé du Loroux qui soit chargé de cette mission… dernier soubresaut de cette longue et âpre querelle.
Il serait injuste et incomplet de s’arrêter à cette période mouvementée où les invectives et jugements péremptoires ont fusé de part et d’autre. Bien sûr, il a fallu que des années, voire des décennies, passent pour aplanir ces différends et revenir à des relations normales entre nos deux communes voisines. Il est à noter qu’un habitant du cressement fut nommé adjoint au conseil municipal de la Chapelle-Basse-Mer en 1866 et fut maire de cette même commune de 1894 à 1914. Il s’agit du Baron Brin résidant au château de Beau-Soleil en Barbechat, mais possédant des biens à la Chapelle-Basse-mer et y payant des impôts.
Plusieurs facteurs ont par la suite contribué au rapprochement progressif des deux populations :
- Le secours mutuel compte des adhérents des deux collectivités dès les années 1900.
- L’association familiale rurale créée par la Chapelle-Basse-Mer s’ouvre aux familles de Barbechat.
- Sur le plan agricole, une mutuelle chevaline et une CUMA intéressent les agriculteurs des deux communes sans distinction.
- Depuis 1965, la maison de retraite, actuellement au Clos du Moulin, accueille, sur un pied d’égalité, les personnes âgées de la Chapelle-Basse-Mer et de Barbechat.
- L’intercommunalité, mise en place en 1968, apporte aux diverses collectivités des services communs, notamment les collèges où les jeunes se côtoient sans obligatoirement faire référence à leur clocher.
- Bien d’autres actions se sont mises en place, gommant peu à peu les frontières. Les adeptes du foot se regroupent dans une équipe élargie. Il en est de même pour le basket, le judo et un centre aéré au nom évocateur de Barbechapelle qui, durant les vacances, accueille les enfants.
- En 2002, un partenariat se crée entre Barbechat et la Chapelle-Basse-Mer pour l’organisation en commun des « Journées du Patrimoine ».
- Dernièrement, la création de la nouvelle paroisse Saint-Barthélemy entre Loire et Divatte a, du même coup, fait disparaître le cressement puisque nous sommes englobés dans une même et unique paroisse.
Même s’il reste, en cherchant bien, quelques relents, nous ne pouvons nier que l’antagonisme a heureusement disparu. Ainsi, le 11 juillet 1998, pour commémorer le 130e anniversaire de notre « divorce », le bureau municipal de Barbechat a pris l’initiative d’inviter son homologue de la Chapelle-Basse-Mer autour d’un verre d’amitié. D’ailleurs, quelques semaines plus tard, nous étions très agréablement accueillis à la Chapelle-Basse-Mer. Une telle amitié recréée n’avait nul besoin d’être concrétisée par un acte officiel.
Et même si nous devons encore conserver nos entités respectives, il me semble qu’une coopération encore plus large se développera sûrement pour le bien de tous.
Marcel Pauvert.
« 1868 : Au bord de Loire »
Pour comprendre cette période qui a vu deux collectivités se séparer, essayons de nous replacer dans l’époque de la vie quotidienne, avant la Révolution, puis sous l’Empire, pendant la Restauration et enfin sous le Second Empire.
Sous la Monarchie, le pouvoir était entre les mains de l’Église et des gros propriétaires.
La propriété foncière n’était pas ce que nous connaissons aujourd’hui. Parmi les impôts qui contribuaient au fonctionnement de la collectivité, il faut citer la taxe de capitation. Aucun des fabriqueurs ne payait moins de 3 livres de taxe de capitation.
Le 5 mai 1783, la séparation des rôles de capitation entre Barbechat et la Chapelle-Basse-Mer a été obtenue et l’Évêque de Nantes autorise un rôle séparé pour le canton du Bois-Guillet. Un notable signe : Président du conseil de fabrique de Barbechat.
En 1789, on retrouve bien deux rôles de capitation séparés. Le rôle des taxes de capitation de Barbechat a été établi et signé par un certain Thébauld de la Monderye. Nous constatons qu’en 1789, cette taxe est de 600 livres pour Barbechat qui, en réalité, ne s’acquitte que de 500 livres puisque les pauvres y sont nombreux tandis qu’à la Chapelle-Basse-Mer, cette taxe atteint 3 000 livres.
Translation de l’église de la Madeleine
A partir de 1750, une famille de marchands nantais qui était, en 1725, propriétaire d’une maison à la Pilardière, près de la Pierre-Percée, devient, par alliance, propriétaire d’une maison à la Monderye. En 1769, cette famille intervient afin de pouvoir réaliser la translation de l’Église de la Madeleine, qui est mal située par rapport au village plus central du Bois-Guillet, sur un terrain afféagé au Marquis de Rosmadec.
Est intervenu Pierre Thébauld de la Monderye, conseiller du Roi, son procureur au siège royal des Eaux et Bois et Forêts de Nantes, propriétaire de la maison de la Monderie située au canton de Barbechat. Lequel a déclaré consentir à la translation et contribuer, pour sa part, aux frais de cette translation. Signé : Thébauld de la Monderye.
En 1770, la demande de translation est homologuée par le Parlement de Bretagne. Le président du conseil de fabrique est alors l’écuyer Poulain de la Vincendière. Le recteur de la Chapelle-Basse-Mer et le conseil de fabrique donnent leur accord.
Les prémices d’une séparation
A partir de 1784, on comprend que les 20 notables (fabriqueurs) de Barbechat se soient réunis pour établir leur rôle qui s’appliquait au canton du Bois-Guillet. Puis nous constatons, en 1789, une prise de position très nette pour l’indépendance.
Voici un extrait de la pétition expédiée par les Barbechatains en 1789 à l‘assemblée nationale dans le but de demander une commune indépendante de celle de la Chapelle-Basse-Mer. (Pétition signée par René Bourdin, maire, L.Lelore, Thomas Albert, Mahurin Boussard, P Corraud, Fillion).
« Disant qu’ils se trouvent, dans la circonstance de réclamer votre justice contre une décision qui a été portée par le Directoire du département de Loire-Inférieure, relativement à l’établissement de leur municipalité, voilà le fait ; les habitans de Barbechat ont, de tout temps, formé un corps politique distinct, et séparé de celuy de la Chapelle Bassemer, dont ils ne font partie que, quant au spirituel, n’ayant tous qu’un même recteur, qui est tenu au service des deux églises. Ils ont aussi des rôles séparés pour toutes les impositions qui se lèvent sur la paroisse. Les rôles leur sont adressés séparément, ils en font la répartitions et la collecte ; ils nomment leurs aiguailleurs et leurs collecteurs et leur font rendre compte.
Dans cet état des choses, ils ont concouru à la formation de l’Assemblée Nationale. Ils ont envoyé leur cahier de doléances conformément à l’article vingt-quatre du règlement fait par le Roy, pour l’exécution des lettres de convocation aux Etats Généraux, comme ayant des rôles séparés. »
(Thèse Reynald Sécher - annexe 1 - page 967)
La situation à la Chapelle-Basse-Mer
Depuis la crue de 1711, les habitants de la Vallée ont la volonté de se protéger des crues de la Loire. En janvier 1731, les propriétaires de la Chapelle-Basse-Mer adressent une requête à l’intendant de Bretagne, signée par le Marquis de Rosmadec et près de 30 habitants. Mais il ne semble pas que les gros propriétaires soient prêts à mettre la main à la poche. En 1758, le recteur refuse de payer un impôt pour aider les habitants de la Vallée à reconstruire les digues de protection. Est-ce bien par souci financier ou parce que le désir d’indépendance de la population des bords de Loire ne lui convient pas ? On peut en douter puisque la chapelle de Saint-Simon est laissée à l’abandon. Le 11 octobre 1763, c’est un vicaire du Loroux-Bottereau qui vient prendre le bénéfice de cette chapelle qui, peu avant la Révolution, servira de grange.
Depuis 1762, c’est à la commune de la Chapelle-Basse-Mer que revient l’obligation d’entretenir une branche de 3 500 toises à la Montaigne de l’Arche de Gaubert, route de Nantes à Ancenis (La Seilleraye) située sur la rive droite de la Loire. Cette imposition est proportionnelle au montant de la taxe de capitation. Avec une capitation double de Carquefou, la corvée est double. En 1769, on estime les dépenses nécessaires à l’entretien des levées à 7 776 livres pour la Chapelle-Basse-Mer et 3 710 livres pour Saint Julien. Est-ce que tout ceci est bien connu à Barbechat ? Pour s’indigner de cette taxation injuste, les généraux de la paroisse de la Chapelle-Basse-Mer et de Saint-Julien adressent une lettre aux parlementaires de Bretagne, le 14 janvier 1781.
Dans mes recherches, j’ai suivi une vingtaine de familles pour voir ce qu’elle a fait durant cette période de 1810 à 1870 afin de pouvoir vivre sur la terre qu’elle avait choisie, mais qui ne lui appartenait pas.
La véritable question, à partir de 1812, sera de faire se rapprocher le point de vue des gros propriétaires et celui des habitants de la Vallée.
Est-ce que les Brillet de Candé qui sont à la Sangle, les de Mauvoisin qui sont à la Tréberdière et à Beau-Soleil, les de Bascher qui ont succédé aux de Beaumarchais et les Thébault de la Monderye, vont souhaiter que les terres de vallée soient valorisées par la construction et l’entretien des levées, ou est-ce qu’ils vont vendre leurs propriétés à ceux qui voudront bien prendre les risques ? Dès 1809, au conseil municipal, Thébauld de la Monderye refuse certaines décisions.
Une délibération de 1840 est importante. Le conseil municipal de la Chapelle-Basse-Mer décide que les propriétaires des terrains situés en vallée paieront des taxes pour contribuer au financement des digues.
L’évolution de la Vallée est évidente et la commune de la Chapelle-Basse-Mer qui comprend encore Barbechat va engager des finances.
- 1856 : la crue cause de gros dégâts. La levée de la Divatte est en construction.
- 1860 : le pont de Mauves sera construit sur la Loire à partir de la Pinsonnière. La commune devra contribuer à son financement de façon importante.
On peut comprendre que, pour échapper aux taxes qui sont liées à la Loire, certains vont pousser à une séparation d’avec la commune de la Chapelle-Basse-Mer.
Depuis 1783, les habitants du canton du Bois-Guillet se gèrent eux-mêmes.
A partir de 1804, les délibérations du Conseil municipal sont conservées. Parmi les dix conseillers se trouvent Poulain de la Vincendière, Thébauld de la Monderye et d’autres notables.
Depuis 1804, les impôts communaux sont établis sur des bases communes. Pourquoi faut-il que l’idée d’une imposition exagérée soit entretenue à Barbechat ?
Maintenir l’opinion que la section de Barbechat est pauvre est également difficile car nous ne voyons pas comment la seconde église, qui a été reconstruite après la séparation, a été financée par Barbechat, alors qu’en 1770, la construction de la première était soumise au conseil de fabrique de la Chapelle-Basse-Mer.
Rien ne permet de dire que les taxes de capitation de 1789, qui étaient établies par les notables locaux, étaient supérieures pour des situations semblables. En ce qui concerne les sabotiers, ils étaient soumis à l’impôt à Barbechat comme à la Chapelle-Basse-Mer. Quant aux notables qui avaient des domiciles à Nantes (ou ailleurs), ils échappaient souvent à l’impôt.
Daté de 1809, un état nous donne la liste des maisons indemnisées par Napoléon (à la suite des Guerres de Vendée). On peut citer les principaux propriétaires : de la Haye : 67 000, de Beaumarchais :47 000, de la Vincendière : 28 000, Brillet de Candé : 24 000, Thébault de la Monderye : 21 000, du Hal gouet : 20 000.
A partir de 1810 au vu du cadastre établi par Napoléon, nous avons une idée plus juste des impositions. Plusieurs gros propriétaires possèdent chacun plus de 100 hectares.
Le cressement
Pourquoi fallait-il amputer la Chapelle-Basse-Mer d’une partie de son territoire alors que des villages du Loroux étaient plus proches de Barbechat que ceux qui seront annexés, c’est donc que la distance des villages n’a pas été prise en compte. Pourquoi ? Sinon parce que la jalousie était très forte. La Chapelle-Basse-Mer étant une commune riche qui comptait 130 habitants au km² tandis que le Loroux n’en comptait que 87.
En 1860, le pouvoir nomme Adolphe Attimont, né en 1807, maire de la Chapelle-Basse-Mer. Il est propriétaire au Bois-Jehan dans la section (canton) du Bois-Guillet. Il est médecin au Loroux-Bottereau, il restera maire de la Chapelle jusqu’en 1863, date à laquelle il sera nommé maire du Loroux, poste qu‘il conservera jusqu’en 1881. A cette époque, le pouvoir nomme et révoque les maires selon la tendance politique du moment. Le préfet, et sans doute ceux qui sont proches du pouvoir, vont donc faire le choix qui convient, celui qui est demandé par les châtelains. En tant que président de la Commission syndicale et rapporteur du Conseil Général, Adolphe Attimont ne tiendra pas compte de l’avis des fermiers et des métayers, des gens sans importance, qui demain seront peut-être dans un autre village. Adolphe Attimont écrit : « Le propriétaire seul est apte à apprécier les intérêts du territoire ». En conséquence, l’annexion pure et simple est décidée, contre la volonté des habitants, par le pouvoir central.
En 1868, malgré cela, les habitants du « cressement », ou accroissement demandent à rester à la Chapelle-Basse-Mer, tant sur le plan communal que sur le plan paroissial, et reconnaissant aux habitants de Barbechat le droit de se gouverner eux-mêmes, les habitants de la Chapelle-Basse-Mer veulent bien accepter cette séparation, mais, dans les limites du canton du Bois-Guillet tel qu’il était délimité dans la paroisse. C’est pourquoi, du côté du diocèse, on tiendra compte du souhait des habitants qui seront autorisés à rester sur la paroisse qui les a vu naître, et ceci jusqu’à nos jours.
Quant à l’avis des gens de la Pierre-Percée, il faut signaler la fin du texte qui explique bien quel était le but poursuivi par les signataires : « Les soussignés espèrent que Barbechat leur continuera son concours et sa sympathie dans la demande qu’ils veulent formuler pour obtenir une succursale, un adjoint spécial et un marché ».
Bien des recherches restent à effectuer pour apporter des éléments de réponse aux questions que vous pouvez légitimement vous poser. Aujourd’hui, les esprits se sont calmés et de nombreux exemples de collaboration sont à souligner entre nos deux collectivités. Parmi ces exemples, je ne citerai que celui de la société de Secours Mutuel qui, dès 1900, c’est-à-dire trente ans après la séparation, s’ouvrait aux habitants de Barbechat.
Si des occasions ont été manquées, comme en 1975, nous avons aujourd’hui, avec la création d’un paroisse commune, une raison supplémentaire de rapprochement.
En ce qui concerne l’association du¨Patrimoine Chapelain, nous invitons tous ceux qui le souhaiteraient à venir nous rejoindre pour continuer nos recherches. Au-delà de ce qui a été une brouille (sans doute attisée par des gens intéressés), nous n’avons aujourd’hui que des motifs d’amitié.
Yves Huteau
mars 2006
Conférence - 8 avril 2006
1868 - Date de création de la commune de Barbechat
1750-1765 : Pierre Thébault, sieur de la Monderye, fils de Pierre Thébault, sieur de la Pilardière,
occupe des fonctions importantes dans la région nantaise.
1770 : Le Parlement de Bretagne homologue la translation de l’église de la Madeleine
au Bois-Guillet. Le recteur et les fabriqueurs de la Chapelle sont d’accord.
Il n’y a qu’un seul rôle pour les taxes de capitation.
1783 : Les rôles des taxes de capitation sont séparées. Celui de Barbechat est signé
de Thébault de le Monderye, celui de la Chapelle de Poulain de la Vincendière.
1789 : Chacun établit son cahier de doléances. L’indépendance est réclamée auprès
de l’Assemblée Nationale pour une commune indépendante à Barbechat.
1809 : Le 18 mai, une lettre est adressée par Thébault de la Monderye qui fait état
de la mauvaise volonté des habitants de la Chapelle à l’égard de Barbechat.
1810-1812 : Le cadastre est établi et il n’y a qu’une seule commune : La Chapelle-Basse-Mer.
1820 : Une ordonnance royale indique les succursales qui ne sont pas chefs-lieux
communaux. Barbechat est cité.
1825 : L’Évêque de Nantes décide que Barbechat peut avoir un desservant.
1840 : Le Conseil municipal de la Chapelle décide que les gens de Barbechat, propriétaires
de terrains situés en vallée, paieront des taxes pour contribuer au financement
de la digue.
1856 : La levée de la Divatte est en construction. La crue cause de gros dégâts.
1860 : Le Pont de Mauves sera construit sur la Loire à partir de la Pinsonnière.
La commune devra contribuer au financement de façon importante.
1860 : Le Pouvoir Central nomme un maire favorable à la séparation.
1868 : La séparation est accordée. Barbechat devient commune indépendante.
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